Genre et pratiques adolescentes - Revue GEF -Numéro 5

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Si l’adolescence est « une expérience nécessaire et unique dans la biographie des individus » (Cuin, 2011), elle est aussi une expérience multiple et hétérogène. Aussi, comme le précise David Le Breton (2013), « l’adolescence n’est pas un fait, mais d’abord une question qui traverse le temps et l’espace des sociétés humaines ».

L’existence historique et sociale de l’adolescence est récente (Ariès, 1973) et les préoccupations scientifiques qui consacrent cette existence datent du début du XXe siècle avec la parution en 1904 de l’ouvrage Adolescence, its psychology, and its relations to physiology, anthropology, sociology, sex, crime, religion, and education de Stanley Hall (Hall, 1904). Cette tranche d’âges construite, comme le rappelle Louis Mahiot (2016), par les catégories savantes a donc donné lieu depuis le XXe siècle à plusieurs approches qui, de la psychologie à la psychanalyse, convergent vers l’idée de crises et de perturbations diverses relatives aux transformations de l’identité. Ce n’est que récemment que la notion de crise a laissé place à celle de transition si bien que l’on conçoit désormais l’adolescence « comme une période dominée par une série de transitions majeures qui imposent des ajustements et des réaménagements, afin de les intégrer et accéder à la maturité adulte » (Claes, 2011).