Gouvernance globale et utilisation des connaissances pour l’action: une revue de la portée interdisciplinaire des écrits

 

https://revue-tuc.ca/index.php/accueil/article/view/15/16

 

Le contexte mondialisé offre des défis à l’étude des enjeux sociaux, notamment de pouvoir, impliqués dans la production, la valorisation et l’utilisation des connaissances pour les actions collectives de la gouvernance globale. Une revue de littérature interdisciplinaire suivant une démarche systématique (revue de la portée des écrits ou scoping review) a permis de recueillir les différentes approches en sciences sociales pour étudier les  liens  entre  la  gouvernance  globale  et  les  processus  de  production,  de  valorisation  et  d’utilisation  des connaissances explicites pour les actions collectives dans un contexte mondialisé. Quatre façons d’étudier ce lien ont été recensées. En premier lieu, il y a l’angle d’observation des organisations internationales et de leur mode  d’influence  sur  les  discours,  les  pratiques  et  les  façons  de  penser.  En  deuxième  lieu,  il  y  a  la perspective des processus de confrontation des systèmes de connaissances des acteurs dans les débats ou actions  collectives,  et  la  question  de  la  démocratie  épistémique.  En  troisième  lieu,  la  perspective  des indicateurs  quantitatifs  (par  ex. le  pourcentage  d’utilisation  de  la  contraception  moderne  dans  un  pays) comme des «technologies de la gouvernance globale » permet d’observer que, sous le couvert d’objectiver des réalités sociales, ils reproduisent les structures de pouvoir de la gouvernance globale en rendant possible des  mécanismes  de  surveillance  à  distance.  En  quatrième  lieu,  des  auteurs  décrivent  plusieurs  approches théoriques  ou  champs  de  recherche  pour  étudier  l’utilisation  des  connaissances  scientifiques  (un  type  de connaissance  explicite)  dans  les  actions.  Ces  quatre  approches  mettent  en  avant  l’importance  des déterminants  souples  (soft  determinants)  et  des  enjeux  de  pouvoir  implicites  dansla  production,  la valorisation et l’utilisation des connaissances dans un contexte de gouvernance globale